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    Un café suspendu?

     

    Dans un café en Belgique, deux personnes s'approchent du comptoir :
    - Trois cafés, deux pour nous et un suspendu.
    Ils payent, boivent leur café et s'en vont.
    Un homme avec des vêtements usés arrive au comptoir et demande cordialement :
    - Avez-vous un café suspendu ? Et le serveur lui sert un café.
    Explication: les clients payent à l’ avance un café qui sera servi à qui ne peut se le payer.

    Cette tradition a commencé à Naples et s'est propagée.
    Dans plus en plus de lieux, il est possible de demander non seulement un café suspendu, mais aussi un sandwich ou un repas complet.
    Faites en sorte de faire suivre cette belle idée.

    Ce serait sympa que cela se fasse aussi en France et ailleurs.

    Juste ce petit panneau sur le comptoir que vous pouvez imprimer et proposer au barman...


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    Traditionnellement, le choix thérapeutique pour traiter les personnes dépendantes à l’alcool est l’abstinence totale et durable. Cependant, la réduction et la maîtrise de la consommation, avec parfois même une reprise du plaisir de boire avec modération est possible. Mais l’alcoolisme est une maladie complexe avec de nombreuses typologies et facettes. Le choix thérapeutique doit donc se faire au cas par cas.

    Alcoolisme : abstinence ou maîtrise de la consommation ?

    L’alcoolisme est une maladie chronique corrélée à au moins 200 pathologies et responsable d’une augmentation significative de la morbidité et de la mortalité, prématurée ou non, des personnes touchées par l’alcoolodépendance. Par ailleurs, la dépendance à l'alcool reste un tabou ou une maladie non avouée et de ce fait très peu de patients sont suivis en milieu médical et encore moins en milieu psychiatrique. Le Pr Raymund Schwan, spécialiste des thérapies comportementales et cognitives (TCC) et de la médecine de la dépendance confirme : "en pratique clinique, le déni d’abus d’alcool est extrêmement fréquent, même si l’on met le patient en confiance. On  estime ainsi que seuls 8 à 40 % des malades alcooliques bénéficient de soins".

    L’abstinence, une option thérapeutique encore largement dominante

    Au 19ème siècle, il a été stipulé que chez l’alcoolique, la consommation d’alcool provoque inévitablement la perte de contrôle de la consommation. D'où l’idée d’instituer l’abstinence totale et définitive comme seule arme thérapeutique. Cette influence prédomine encore de nos jours. Ainsi, les recommandations de la Haute autorité de santé (HAS) et de la Société française d’alcoologie (SFA) de 1999 et 2001 précisaient en préambule que "l’abstinence est le seul critère objectif de l’interruption de la dépendance". Or, selon le Pr Schwan, "cette affirmation n’est fondée sur aucune preuve scientifique". Il n’empêche, à l’heure actuelle, cette option d’abstinence est utilisée majoritairement dans les centres spécialisés en France, même si, parmi les personnes traitées dans ces centres, seulement 10 à 13 % réussissent à rester abstinents.

    La diminution de la consommation, une voie possible entre dépendance et abstinence

    Toujours selon le Pr Schwan, cette position du tout (ou presque) abstinence limite les options thérapeutiques comme la diminution de la consommation accompagnée d’un suivi avec des TCC. Cette option ne doit pas être négligée car la diminution de la consommation d’alcool s’accompagne d’un bénéfice net en termes de morbimortalité. En effet, des études montrent qu’une réduction de 36 g d’alcool par jour en partant de 96 g de consommation quotidienne a comme conséquence une diminution de la mortalité de 119 pour 10 000, un avantage non négligeable. Et ce ne sont pas seulement les plus gros buveurs qui bénéficient en termes de santé de la diminution de la consommation quotidienne d’alcool.

    Pourtant, l’idée de diminuer la quantité d’alcool consommée comme moyen thérapeutique pour traiter l’alcoolisme n’est pas nouvelle. Dès les années 1970, des travaux publiés, puis contredits par les partisans de l’abstinence, démontraient que les méthodes basées sur l’accompagnement et les TCC ayant la consommation contrôlée comme objectif thérapeutiqsue étaient une alternative valable à l’abstinence totale, dès lors que le traitement se faisait sous contrôle structuré. Puis, à la fin des années 1990, quelques travaux ont démontré une supériorité en termes de succès thérapeutique avec les méthodes de réduction de la consommation comparativement à l’abstinence totale. "C’est une approche de réduction des risques liés à l’alcool qui ne doit pas être négligée" ajoute le Pr Schwan.

    La pharmacologie dans la voie de la réduction de la consommation comme option thérapeutique

    Les mécanismes par lesquels l’alcool rend dépendant sont tellement complexes qu’il a été extrêmement difficile de proposer des traitements médicamenteux pour traiter cette dépendance. En effet, l’alcool est une toute petite molécule neurotoxique qui pénètre dans le cerveau et agit sur de nombreux neuromédiateurs. Les voies les plus explorées concernent celles des récepteurs influant sur la récompense et le plaisir, comme les GABA-A ou les récepteurs aux opioïdes. A ce jour, les médicaments disponibles ont une efficacité limitée, et l’option abstinence reste majoritaire.

    Cependant, depuis l’avènement du baclofène, l’option thérapeutique de la réduction de la consommation est revenue en force sur la scène française. En agissant sur les voies GABA, le baclofène diminuerait l’appétence pour l’alcool conduisant ainsi à une réduction spontanée de la consommation.  Pour l’heure, les résultats des études avec cette molécule divergent mais le Pr Michel Hamon, professeur de neuropharmacologie à l’Université Pierre et Marie Curie rappelle, à titre d’exemple, les résultats de la cohorte baclofène à 2 ans publiés en 2012. Sur 137 patients alcoolodépendants inclus, 47 ont été perdus de vue (34,31 %), le succès thérapeutique a été obtenu chez 51,82 %, avec échec du traitement pour 13,87 % des patients. Cela avec une dose moyenne de 115 mg/jour, alors que la dose du baclofène dans son indication officielle (anti-spastique) est de 30 mg/jour. Ces résultats montrent qu’il y a des non répondeurs au baclofène et les que doses importantes administrées sont à l’origine d'effets indésirables fréquents et parfois sérieux dernièrement rapportés. Bref, "c’est n’est pas une molécule facile à utiliser" rappelle l’expert.

    Par ailleurs, cette approche de réduction de la consommation d’alcool a été adoptée par l’industrie pharmaceutique avec notamment le développement du  nalmefène, un médicament ayant eu son AMM (autorisation de mise sur le marché) européenne dans l’indication "réduction de la consommation d'alcool chez les patients adultes présentant unedépendance à l'alcool avec une consommation d'alcool à haut risque (plus de 60 g/jour pour un homme, plus de 40 g/jour pour une femme) ne présentant pas de symptômes physiques de sevrage et ne nécessitant pas un sevrage immédiat". Ces quantités correspondent à environ six et quatre verres d'alcool respectivement. Rappelons que dans les études du dossier AMM, ce médicament a permis de réduire de 60 % la consommation d’alcool après 6 mois de traitement, soit une baisse moyenne de près d’une bouteille de vin par jour. Des effets indésirables comme nausées, vertiges ou insomnies ont été rapportés avec ce médicament.

    A chacun son traitement

    Il a cependant été rappelé qu’en matière de dépendances dont l’alcoolisme, il n’y a pas de traitement miracle. L'alcoolisme est en effet une maladie chronique parsemée de rechutes qui nuit à la santé et la qualité de la vie du patient dépendant mais ayant aussi un impact important sur son entourage. Les experts intervenant à cette conférence organisée par l’Institut de recherches scientifiques sur les boissons (ireb) s’accordent pour dire que la motivation, le profil et le choix du patient sont essentiels pour établir un projet thérapeutique adapté, qu’il s’agisse de l’abstinence ou de la diminution de la consommation. "Il ne faut jamais se précipiter dans la décision de traiter, il faut se donner le temps pour stabiliser le patient et pour lui permettre de prendre une décision partagée et consciente avec son médecin ou l’équipe soignante, sans "surpromesses". C’est pour l’instant le seul moyen de proposer un plan thérapeutique (TCC et choix médicamenteux) qui aura le plus de chances de réussir".

    Jesus Cardenas

    Source : Conférence "Traitement de la maladie alcoolique : entre dépendance et abstinence, y a-t-il une troisième voie ?", organisée le 23 octobre 2013 par l’Institut de recherches scientifiques sur les boissons (ireb).


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  • Boissons énergisantes: les députés votent une taxe au nom de la santé publique

    Les députés ont voté jeudi 17 novembre 2013 la création d'une taxe sur les boissons énergisantes comme le Red Bull, en raison de leur risque pour la santé, malgré les critiques de l'opposition sur un "habillage" visant à alourdir les taxes.

    Cette taxe, d'un euro par litre, doit générer 60 millions d'euros de recettes annuelles.

    Début octobre, l'Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l?alimentation) a recommandé d'éviter la consommation des boissons telles Red Bull, Monster ou Burn, par les enfants et les adolescents, et aussi de ne pas l'associer à de l'alcool ou à des exercices physiques intenses.

    Une taxe similaire avait été adoptée l'an dernier par le Parlement, avec l'argument de l'association dangereuse avec l'alcool, puis censurée par le Conseil constitutionnel au motif qu'aucun "critère objectif", concernant la boisson elle-même, ne la justifiait. Mais cette année, la mesure, adoptée dans le cadre de la discussion du projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2014, est motivée par le risque de ces produits pour la santé même sans mélange avec de l'alcool.

    Le rapporteur du texte, Gérard Bapt (PS), lui-même médecin, a défendu une mesure, dont il est à l'origine, prise "dans une visée non pas de recettes mais à visée comportementale", alors que l'UMP le priait de "ne plus évoquer les problèmes de santé publique pour créer de nouvelles taxes".

    "Il n'y a pas de limites" aux taxes motivées ainsi, a estimé le député UMP Bernard Accoyer, également médecin, pronostiquant la mort "des pâtisseries, bureaux de tabac et magasins de vins et spiritueux".

    L'UDI s'est dite "plutôt favorable" à cette taxe bien que préférant "la prévention", tandis que les écolos ont applaudi la mesure.

    La ministre de la Santé Marisol Touraine a souligné que "la fiscalité comportementale n'(était) pas le seul instrument des politiques de santé publique", s'en remettant à la sagesse des députés. Le gouvernement entend mieux encadrer la publicité et l'information sur ces boissons, a-t-elle dit.

    60 millions de litres par an

    La taxe doit s'appliquer aux boissons énergisantes contenant un seuil minimal de 220 mg de caféine ou 300 mg de taurine pour 1 litre.

    Leur consommation est estimée à 60 millions de litres par an et leur taxation est actuellement similaire à celle d'un soda.

    Ces boissons, commercialisées en France depuis 2008, sont sous surveillance en raison d'effets indésirables suspectés, notamment cardiaques.

    Boissons énergisantes: les députés votent une taxe au nom de la santé publique

    La consommation de boissons énergisantes est un "phénomène nouveau et en forte expansion", et concerne près de 9 millions de Français de plus de 14 ans, selon l'Anses.

    Parmi eux, un quart environ a entre 14 et 25 ans et 60% sont des hommes. Un tiers des consommateurs avale ces boissons dans un contexte festif, dans les bars, les discothèques, lors de concerts ou de soirées. Mais pour 3,6 millions d'entre eux, cette consommation est liée à l'activité sportive.

    Jusqu'à maintenant, "on n'interdit pas, on taxe; si vraiment c'est mauvais, il faudrait aller plus loin", a raillé Jean-Pierre Door pour l'UMP.


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