• L'alcool est plus néfaste pour les femmes

    La consommation d'alcool chez les femmes a augmenté depuis les années 1970.

     Il n'y a pas d'égalité des sexes face à l'alcool et, que cela plaise ou non, il va bien falloir que cette donnée soit prise en compte par les principales intéressées et par les pouvoirs publics. «Si la consommation d'alcool a globalement diminué depuis les années 1970, elle a augmenté en revanche chez les jeunes et chez les femmes. Or, l'une des raisons pour lesquelles ces dernières sont particulièrement vulnérables est qu'elles ne possèdent pas le même équipement enzymatique que les hommes: par exemple, en cas d'alcoolisation aiguë, la dégradation de l'alcool par leur organisme est moins bonne», explique le Pr François Paille (CHU Vandœuvre-lès-Nancy).

    Mais ce n'est pas tout. «Des études réalisées en neurobiologie ont montré que lorsque l'on faisait réaliser des tâches d'apprentissage à des «binge drinkers» (ce qui correspond à des prises supérieures à quatre verres en une occasion), les filles présentaient davantage de déficits que les garçons. Les dommages apparaîtraient plus tôt chez elles, tout comme la dépendance à l'alcool, s'inquiète le Pr Mickaël Naassila (Amiens), sans pour autant stigmatiser les jeunes. Même si les adolescents sont plus vulnérables car leur cerveau n'est pas assez mature pour inhiber un comportement inadapté - ce qui les pousse à continuer - les troubles de l'alcoolisation concernent bien toutes les tranches de la société.»

    Pour des raisons culturelles et en raison du poids des lobbies, la société continue pourtant de fermer les yeux. L'exemple de la grossesse est assez typique. Il aura fallu des années de bataille pour qu'un minuscule logo, à peine visible, soit enfin apposé sur les bouteilles d'alcool, pour inciter fortement les femmes enceintes à ne pas boire. L'enjeu est pourtant essentiel car il est impossible de donner le seuil au-delà duquel il y a danger à consommer ponctuellement de l'alcool, au cours d'une grossesse. Il est d'ailleurs probable que ce seuil soit variable en fonction des femmes (et de leur patrimoine génétique), de leur poids, du stade de la grossesse, etc.

    Zéro alcool pendant la grossesse…

    En ce qui concerne les effets d'une consommation quotidienne d'alcool cette fois, ils sont mieux connus: «une consommation journalière de deux à cinq verres d'alcool pendant la grossesse peut entraîner un retard de croissance de l'enfant à naître, mais aussi une atteinte cérébrale. Au-delà de cinq verres, le risque de syndrome alcoolique fœtal (SAF) avec troubles majeurs du comportement et retard intellectuel est bien réel. On ne doit jamais oublier que l'alcool est la première cause de trouble mental non génétique chez l'enfant. Il est donc grand temps de changer le regard sur ce produit qui n'est pas vraiment le bienfaiteur pour la santé que les lobbies veulent nous présenter, insiste le Dr Philippe Batel (hôpital Beaujon). C'est aussi pourquoi le seul message acceptable, c'est zéro alcool pendant la grossesse… Et même si possible dès le désir de grossesse, car beaucoup de femmes n'apprennent qu'elles sont enceintes que lors du 2e ou du toisième mois.»

    Aujourd'hui, on en est loin: selon le «Bulletin épidémiologique hebdomadaire», environ 23 % des femmes enceintes auraient eu une consommation d'alcool (occasionnelle ou répétée) au cours de leur grossesse. Le but n'est pourtant pas d'ennuyer les futures mamans, mais bien de sauvegarder les futurs bébés. «Une exposition précoce à l'alcool in utero est un facteur prédictif d'addiction future à l'alcool. Autrement dit, un enfant exposé à l'alcool in uteroaura davantage de risques de rencontrer lui-même plus tard des troubles de l'alcoolisation», note le Pr Naassila. Est-ce vraiment cela que la société souhaite? Il serait temps de se poser la question…


    votre commentaire
  • Tout le monde sait que l'alcool permet de faire ce que l'on n’oserait pas toujours faire sans. Comment cela se peut-il ? Comment le processus de désinhibition s'installe-t-il ? Des recherches antérieures avaient montré que l'alcool réduit l'activité d'une région du cerveau nommé amygdale. Or, il s'agit de la région du cerveau qui gère l'interprétation des données sociales, comme les expressions faciales des autres. Le cerveau gère justement les émotions dans l'amygdale et via des régions du cortex préfrontal (gérant réflexions cognitives et modulations du comportement).

    Comment l'alcool désinhibe-t-il ?

    Les chercheurs ont regardé les effets de l'alcool sur la connexion entre ces deux zones du cerveau cette fois. On a utilisé l'imagerie médicale (scanner IRM) et des images de personnes heureuses ou craintives ou énervées. Parmi les participants, on avait 12 jeunes (âge moyen : 23 ans) et grands buveurs « sociaux » (entendez par là « qui se lâchaient » durant les soirées) d'alcool ; 10 hommes et 2 femmes. 

    Ces personnes sont notoirement capables de devenir plus tard dépendantes de ce breuvage... On a donné soit une forte dose d'alcool, soit un placébo. On a placé ces personnes dans le scanner et montré les images. L'étude a permis de remarquer que l'alcool réduit bien le couplage entre l'amygdale et le cortex orbitofrontal. L'alcool réduit aussi la réaction de l'amygdale lorsqu'il faut traiter des signaux de menace (visages craintifs ou en colère). 

    Cette recherche semble démontrer que l'alcool réduit les indices sociaux dans notre cerveau. Notre cerveau ne répond pas normalement ; on peut plus facilement « faire des bêtises » (draguer bêtement, mais aussi agresser) sans craindre la réaction des autres. 


    votre commentaire

  • Boissons énergisantes : quels sont les risques ?

     Les boissons énergisantes sont dans le collimateur de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation. L'Anses s'est penchée sur ces boissons arrivées sur le marché français en 2008 et qui se consomment en France au volume de 40 millions de litres par an. Et le constat est inquiétant : l'agence met en garde contre la consommation de ce type de boissons chez les enfants et les femmes enceintes notamment.

    Les boissons énergisantes, c'est quoi ? Il s'agit de boissons "dopées" à la caféine, à la taurine, au ginseng ou aux vitamines ayant un effet excitant sr le corps humain. De type Red Bull, Monster, ou Burn, celles-ci ne doivent pas être confondues avec les boissons "énergétiques" qui sont quant à elles destinées aux sportifs. A la différence des boissons énergétiques, les boissons énergisantes n'aident pas le corps humain à l'effort ou à la récupération selon les experts.

    Quels sont les effets et les dangers des boissons énergisantes ? De nombreux risques ont déjà été pointés du doigt. C'est d'abord le mélange des boissons énergisantes avec de l'alcool qui ont attiré la méfiance des pouvoirs publics. Au Québec, l'agence sanitaire (INSPQ), a pointé très tôt les effets indésirables d'un mélange excessif de caféine et d'alcool qui favorise la déshydratation et aurait des effets sur le cœur notamment. Mais même seules, les boisons énergisantes seraient dangereuses. Une boisson énergisante perturbe en effet le rythme cardiaque (tachycardie) par un apport conséquent en excitant. Mais elle peut aussi avoir des effets neurologiques (tremblements, crises d'épilepsie, vertiges) ou psychiatriques (agitation, confusion, angoisses). L'Anses cite dans sont rapport deux cas de crises cardiaques mortelles directement suspectées d'être liées à ce type de consommation, mais "en cours d'investigation". 24 autres cas, non-mortels, ont été recensés via les centres antipoison et l'InVS (institut de veille sanitaire). Parmi eux, treize ont un "lien de causalité possible ou probable" avec les boissons énergisantes. Des cas d'accidents vasculaires cérébraux ont aussi été recensés par l'agence sans lien clairement établi.


    votre commentaire
  • Le dépliant "Que dois-je savoir sur l’alcool ?" rassemble les informations les plus importantes sur la consommation d’alcool et indique où trouver de l’aide en cas de problèmes. A télécharger sur: http://www.addictionsuisse.ch/fileadmin/user_upload/DocUpload/alkohol_fra.pdf


    votre commentaire
  • Le dépliant "Proche d’une personne dépendante, que faire ?" s’adresse aux personnes, qui se soucient de la consommation ou d’un comportement potentiellement addictif (jeu, internet) d’un-e proche. Ttélécharger sur:http://www.addictionsuisse.ch/fileadmin/user_upload/DocUpload/Angehoerige_fra.pdf


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique