• La première analyse de la prévalence mondiale des grandes catégories de drogues illicites (amphétamines, cannabis, cocaïne et opiacés) a été dévoilée par la revue médicale The Lancet. Cette étude, conduite dans le cadre d’une vaste enquête, le projet Global Burden of Disease Study 2010 (GBD), nous apprend que les troubles mentaux liés à l’utilisation de ces substances se sont hissés en cinquième position parmi les causes de mort et de maladie dans le monde. L’équipe de scientifiques, dirigée par la chercheuse australienne Louisa Degenhardt, a examiné les données épidémiologiques pour chacun des 20 troubles mentaux et de toxicomanie dont fait état le projet GBD dans 187 pays. Après avoir classé les données par âge, sexe, pays, région et année, ils ont calculé la mortalité pour la période allant de 1980 à 2010.

    Les chercheurs sont parvenus à plusieurs conclusions : le tabac et l’alcool sont responsables de près de 10% de la mortalité totale, contre 1% pour les drogues.

    "Toutefois il faut prendre en compte le fait que le nombre de personnes dépendantes aux drogues est bien plus faible que celles dépendantes à l'alcool et au tabac", rappelle l’AFP.

    D’ailleurs, "il est clair que l'utilisation de drogues illicites provoque relativement plus de dommages au niveau individuel", ajoutent les chercheurs dans The Lancet.

    Publié le 5 septembre 2013 > http://blog.francetvinfo.fr/addict/2013/09/05/etude-internationale-sur-les-drogues.html


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  • L’alcool agit sur le système nerveux. Une étude récente a permis d’observer sa liaison avec les neurotransmetteurs cérébraux à l’échelle atomique. Cette recherche pourrait permettre de développer des composés qui bloqueraient l’effet de l’alcool sur le cerveau.

    Cinq millions de Français auraient des difficultés psychologiques, professionnelles ou sociales à cause de l'alcool. © Lite, Wikimedia Commonshare on printShare on email

    L’éthanol est la drogue la plus répandue et la plus consommée par l’Homme. Son utilisation excessive est à l’origine d’un problème de santé publique majeur, et a fait de lui la première cause de handicap chez les personnes âgées de 10 à 24 ans.

    L’éthanol altère le fonctionnement de nombreux gènes, dont certains sont exprimés dans le système nerveux central. Cependant, ses cibles moléculaires et les mécanismes d’action qu’il engendre demeuraient jusqu’ici largement méconnus. Une équipe de recherche de l’Institut Pasteur a, pour la première fois, décrit à l’échelle atomique les effets de l’éthanol sur sa cible principale dans le système nerveux central. Ces travaux sont publiés dans la revue Nature Communications.


    Représentation schématique de la structure tridimensionnelle du complexe entre un récepteur bactérien (similaire à un récepteur nicotinique) et l'éthanol (représenté en rose). © Sauguet et al., Nature Communications

    Les chercheurs ont identifié cinq sites de liaison de l’éthanol dans la structure d’un récepteur bactérien (issu de la bactérie Gloeobacter violaceus) comparable à un récepteur nicotiniquehumain, et dans celle d’un récepteur au GABA (ou acide gamma-aminobutyrique). Ce dernier est le plus important neurotransmetteur inhibiteur du cerveau humain et constitue la cible privilégiée de l’éthanol. Les récepteurs au GABA sont présents à la surface des neurones et régulent le passage de l’influx nerveux grâce à une partie en forme de canal, qui peut être en position ouverte ou fermée.

    Vers la production de composés antagonistes à l'alcool ?

    Grâce à la cristallographie aux rayons X, les scientifiques ont résolu la structure du complexe formé par l’éthanol et les récepteurs, et ce avec une précision de l’ordre de l’ångström (de l’ordre de 0,1nanomètre), une première. Dans leur étude, les chercheurs ont comparé la structure du récepteur de Gloeobacter violaceus à celle de l’Homme. Ils ont constaté que les sites de liaison de l’éthanol étaient les mêmes. D’autre part, la résolution de l’observation de cette structure a permis aux chercheurs de décrire comment la fixation de l’éthanol activait l’ouverture du canal du récepteur, perturbant ainsi les fonctions cérébrales en exacerbant l’activité des neurones inhibiteurs.

    L’ensemble de ces travaux permet d’envisager la mise au point de composés antagonistes, substituables à l’éthanol, ayant pour effet de maintenir les canaux en position fermée. De tels composés pourraient être utilisés pour limiter les effets de la prise d’alcool sur le cerveau, ainsi que pour le sevrage en cas d’addiction.


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  • Pour en finir avec certaines idées reçues.

    Publié le 22-08-2011
    Temps de lecture Temps de lecture : 3 minutes

    Avatar de Pierre Veissière

    Par 
    psychosociologue
     

    SANTÉ. Un ancien alcoolique qui s'est sorti de cette maladie, peut-il reboire un verre de temps à autre ? Pierre Veissière, psychologue, démontre qu'il n'y a malheureusement pas d'entre-deux lorsqu'on a déjà été dépendant à l'alcool. Édité par Maxime Bellec  Auteur parrainé par Aude Baron

    L'alcoolique qui s'arrête de boire pour effectuer un sevrage caresse un rêve : celui de cesser de boire pendant le temps nécessaire à bien évacuer toute trace d'alcool de l'organisme, et ensuite, après cette purification, de pouvoir reboire normalement, comme tout le monde mais, cette fois, raisonnablement.

    (Photo : dalbera - Flickr - cc)

    (Photo : dalbera - Flickr - cc)

    Une personne qui a un usage nocif de l'alcool, qui s'alcoolise trop, ou trop fréquemment, est capable de diminuer sa consommation d'alcool si elle n'est pas alcoolique au sens strict, c'est-à-dire si elle n'est pas alcoolo-dépendante.

    Mais si elle l’est devenue, elle n'a pas, ou elle n'a plus, la capacité de maîtriser sa consommation d'alcool. Elle ne peut désormais ni la diminuer durablement, ni l'arrêter. Malgré les dégâts causés. Malgré la connaissance des conséquences néfastes.

    Un alcoolo-dépendant, dans l'alcool, ne peut pas s'empêcher de boire. Ceci est vrai pour les buveurs quotidiens comme pour les alcooliques intermittents. Il est donc fondamental de faire le diagnostic de dépendance, puisque le "consommateur excessif", dûment informé des risques qu'il encourt, peut arrêter sa consommation, ou la diminuer, alors que le dépendant en est incapable.

    Taper "suis-je alcoolique ?" sur Google, et passer les questionnaires Audit, DSM IV… donne de bonnes premières indications. En cas de dépendance, dans l'état actuel des connaissances avérées, la condition nécessaire pour enrayer la maladie est l'abstinence. Totale, définitive, l'abstinence complète. C'est le fait brut, sans considération sentimentale : si l'on cesse de boire, la maladie est endiguée. 

    Je ne connais pas, et les associations d'entraide non plus, de cas d'alcoolo-dépendants confirmés qui puissent reboire impunément. Dans les zones cérébrales impliquées, dans le fonctionnement des neurotransmetteurs, il s'est produit des modifications définitives. Si on remet de l'alcool dans le circuit, les mécanismes acquis sont réactivés instantanément, comme jadis. Autrement dit : alcoolique un jour, alcoolique toujours.

    Il n'y a donc pas d’ "anciens" ou "ex-alcooliques", il y a des alcooliques qui boivent, et des alcooliques rétablis qui ne boivent pas du tout d'alcool. Des alcooliques abstinents. Qui sont toujours des alcooliques, mais sans présenter aucun des symptômes de l'alcoolique "en activité".

    Le temps d'abstinence ne fait rien à l'affaire : si un alcoolique reboit un verre, après deux ans, dix ans, vingt ans, s’il oublie qu’il est alcoolique, il rechute. C'est à dire qu'immédiatement, ou après un court laps de temps, il va se remettre à boire comme avant, à nouveau sans pouvoir s'arrêter. La rechute peut être plus ou moins grave (elle peut être mortelle), plus ou moins longue, mais il y a rechute, et en aucun cas une simple reconsommation, ni une nouvelle virginité.

    (Patrick Silva - Flickr - cc)

    (Photo : Patrick Silva - Flickr - cc)

    Par rapport à l'ingestion d'alcool, un alcoolique est toujours alcoolique, sa vie durant.

    Poser cette question "Est-on alcoolique à vie ?" laisse entendre en filigrane qu'on voudrait bien que ce ne soit pas le cas. L'alcoolisme demeure quelque part une déficience honteuse. C'est un mot précis mais qui reste aussi une injure. Pour passer l'éponge, effacer le passé, il faudrait que le comportement redevienne socialement normal, que l'alcoolique, maintenant assagi, puisse boire "comme tout le monde". Sinon la réintégration dans le troupeau n'est pas complète, la stigmatisation demeure.

    Ce que les gens ne voient pas d'emblée, ni les abstinents de fraîche date, ni le reste de la société, c'est qu'être alcoolique à vie est plus proche de la bénédiction que de la calamité. L'alcoolique qui durablement ne boit pas d'alcool, peut se rétablir dans tous les autres aspects de son existence et, souvent, avoir une vie meilleure que dans la partie alcoolisée. L'abstinence est le passage obligé qui lui permet de reconquérir qualité de vie, liberté, bien-être.

    Mais, pour l'instant, l'image déplorable de l'abstinence occulte encore souvent cette perpective.


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  •  

    Ou quand les messages de prévention ne font pas le poids au regard des lobbys alcooliers !

    La marque Hello Kitty, bien connue plus particulièrement des jeunes filles, propose des jouets, des parfums, des bijoux..., et connait un franc succès depuis quelques années. Non content de s’arrêter à la production et à la vente des objets qui ont fait sa notoriété, la marque commercialise une bière aromatisée aux fruits, (citron vert, pêche, fruits de la passion, banane…, six saveurs différentes), à 2,3% d’alcool. Boisson destinée aux adolescentes pré-pubères, son conditionnement est coloré à souhait, l’adjonction de sucres et de fruits adoucissant l’amertume de la bière. Le petit chat, emblème de la marque, est bien visible, seule la mention «bière» affichée traduit la nature du produit.

    Ce lobby auprès des jeunes est proprement scandaleux ! Il est destiné à de jeunes consommateurs, (plutôt des jeunes filles), avec pour objectif principal d’initier ce public à la consommation d’alcool ! Les expérimentations d’alcool ou les consommations régulières chez ce jeune public est catastrophique en termes de santé publique. Le cerveau n’a pas atteint sa maturité, les dégâts occasionnés sont donc majeurs et les dépendances qui s’installent extrêmement complexes à soigner par la suite. Et la liste n’est pas exhaustive….

    Le choix de cibler ce jeune public en situation de fragilité à cet âge là, devrait autoriser les pouvoirs publics à intervenir et à interdire ces commercialisations. Le pouvoir des lobbys et de l’argent se moque ouvertement des politiques de santé publique, en toute impunité !


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  • MERCI HELLO KITTY...

    La bière Hello Kitty

    Hello Kitty, la marque préférée des petites filles, se lance dans la bière.
    Des bières aux goûts fruités, mais néanmoins alcoolisés. 

    Des jouets, des parfums, des cupcakes, des parures de draps, des bijoux…. Hello Kitty sait combler les moindres désirs des petites filles accro. au rose et aux gadgets girly. Aujourd’hui c’est à l’adolescente prépubère que la marque s’adresse en lancant sur le marché des canettes de bières aromatisées aux fruits : citron vert, pêche, fruits de la passion, banane… six saveurs différentes à 2,3% d’alcool.

    La gamme de bière Hello Kitty, brassée par le taïwanais Long Chuan, est aujourd’hui disponible en Chine. Le pakaging est coloré à souhait avec bien entendu le petit chat pour emblème, seule la mention « bière » affichée traduit la nature du produit.

    Une fillette de 4 ans boit une canette Hello Kitty à 2,3% d’alcool...

    Avec ses 20 kilos elle se retrouve à 1 pour mille d'alcool dans son sang.

    Cela représente 4 verres en une heure pour une femme de 70 kilos.

    On parle déjà d'intoxication, surtout pour une fillette de 20 kilos.

    Voir la labelle >

    Pas joli-joli de la part de Hello Kitty, et "on" laisse faire...

     


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