• Les effets indésirables du baclofène utilisé contre l'alcoolisme sont en augmentation par rapport à l'année précédente, avec 405 cas recensés, soit 163 de plus qu'en 2011, selon un bilan du suivi national mis en ligne par l'Agence du médicament ANSM. Le nombre de comprimés de baclofène vendus a progressé de 52% en 2012, par rapport à 2011, indique le compte-rendu du Comité technique de pharmacovigilance (CTV) du 16 avril 2013, que l'ANSM vient de publier. D'après les laboratoires, environ la moitié des ventes correspondrait à un traitement de l'alcoolo-dépendance. "Au cours de l?année 2012, 263 cas (93 graves et 170 non graves) correspondant à 405 effets indésirables ont été rapportés dans le traitement des addictions, soit 163 cas de plus que pour l?année 2011", précise le rapport. "Cette augmentation peut s?expliquer par une moindre sous-notification et/ou une augmentation de la fréquence de survenue des effets indésirables", relève-il. Les troubles neurologiques représentent 33,6% des effets indésirables, les troubles psychiatriques 21% et les troubles gastro-intestinaux 10%. Le baclofène est autorisé depuis 1974 mais seulement pour les contractures musculaires. Il est sinon prescrit dans la dépendance à l'alcool, hors de son indication officielle d'autorisation de mise sur le marché (AMM). Dans ce cadre, des effets indésirables moins connus ont été relevés comme des troubles sensitifs et sensoriels, des insomnies et des décompensations maniaques. En revanche, les inquiétudes concernant des risques de cancers ou de troubles sanguins ne sont pas confirmés dans ce rapport. Le rapporteur préconise la poursuite de ce suivi national de pharmacovigilance et l'accès à une RTU (recommandation d'utilisation temporaire) équivalent d'une autorisation de prescription "temporaire" pour traiter la dépendance à l'alcool. Une mesure qui devrait être accordée, avait annoncé en juin dernier le patron de l'Agence du médicament (ANSM), Dominique Maraninchi. Le rapporteur suggère de mettre à jour les caractéristiques du produit en indiquant les risques de décompensation maniaque, de dépression et de passage à l'acte suicidaire, et d'ajouter des effets indésirables (troubles anxieux, apnée du sommeil...). Il relève également l'intérêt d'une "prescription centralisée", comme à Lille, qui a permis de diminuer la gravité des effets indésirables (25% contre 57% dans le reste de la France) et préconise de mettre en place de telles "mesures de minimisation de risques". L'alcool reste en France la 2e cause évitable de mortalité après le tabac (49.000 morts par an selon une étude récente de l'Institut Gustave-Roussy).


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  • Ou comment le corps humain peut tolérer des consommations massives de toxiques !

    Un homme d’une trentaine d’année a été retrouvé inconscient dans un fossé en Pologne rapporte le journal Wiadomosci Gazeta. Dans un état proche du coma, il s'en est sorti "miraculeusement" selon l'équipe médicale qui l'a pris en charge. A l'hôpital, les examens pratiqués sur le trentenaire, père de deux enfants, ont révélé le taux d'alcoolémie hallucinant de 13,74 g/l, soit, à titre de comparaison, plus de 27 fois le taux autorisé au volant en France. En regardant les résultats de la prise de sang, le responsable des secours s'est même demandé s'il ne s'agissait pas du record du monde, raconte le journal polonais. Les médecins ont également découvert un œdème cérébral en train de se former et qui aurait pu lui être fatal.

    Comment peut-on en arriver là ? L’explication est à la fois simple et terrifiante : le phénomène de tolérance, (voir post sur ce sujet), amène l’alcoolodépendant à augmenter progressivement ses consommations pour avoir les mêmes effets. L’organisme va donc plus facilement «tolérer», «supporter» l’alcool. Une des explications est l’augmentation du métabolisme hépatique qui va dégrader de plus en plus vite le produit. Alors qu’un consommateur non régulier va sombrer dans un coma éthylique autour de 3g et être en risque vital à 5 g, d'autres peuvent «supporter» des taux d’alcoolémie bien plus importants.

    Mais cet homme, outre le fait d'avoir consommé beaucoup d’alcool, a du le faire dans un délai réduit pour arriver à plus de 13 g !

    Ce phénomène physiologique vaut également pour l’héroïne, le cannabis, la cocaïne…

    A noter qu’en mai c'est un autre cas invraisemblable qui enflammait la presse polonaise. Une femme de 24 ans, qui avait accouché dans un état d'ébriété avancé, a mis au monde un bébé dont le taux d'alcoolémie atteignait 4,5 grammes ! Un triste record puisque l'état de l'enfant était jugé "critique"...


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  • L’ALCOOL EST-IL UN BON LUBRIFIANT POUR LE COUPLE ?

    L’alcool désinhibe on le sait. Aujourd’hui, un couple sur dix ne fait plus l’amour sobrement. Pour eux l’alcool est un facteur de rapprochement que la sobriété ne peut permettre en couple. Et depuis plus de six mois, ils ne font plus l’amour sobre.

    Selon une étude du DailyMail, les couples retrouve l’envie de faire l’amour après quelques verres. 66% des participants n’ont tout simplement «pas trop envie» de passer à l’acte sexuel si un voire deux verres d’alcool ne sont pas ingérés. D’autres, le plus simplement du monde, s’enivrent ensemble lors de sorties entre amis par exemple. Et ne peuvent donc éviter de faire l’amour sous l’emprise de l’alcool.

    Même si la moitié des personnes interrogées confie que l’alcool a une mauvaise influence sur la vie sexuelle, d’autres, comme les hommes, estiment que cela gonfle leur performance au lit. Plus confiant et plus à même à «tenter de nouvelles choses».

    Est-ce que c’est vraiment important de faire l’amour en toute sobriété? Oui, répondent 61% des femmes, contre 32% des hommes.

    « C’est un peu choquant de constater qu’autant de couples ont besoin d’alcool pour faire l’amour », commente Sarah Bailey du site UKMedix sur le Daily Mail. « Il n’y a rien de mal à cela, mais on constate que l’alcool peut avoir des répercussions négatives sur la qualité de notre vie sexuelle. Il vaut mieux limiter sa consommation et s’assurer de faire l’amour sans influence régulièrement. »

    L’alcool est donc un très bon lubrifiant pour les hommes et un symbole de contre performance pour la majorité des femmes.


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  • Les personnes vulnérables à l’alcoolisme pourraient présenter une réponse exagérée au niveau de la voie de récompense du cerveau lorsqu’elles consomment de l’alcool.

    Un indice pour expliquer l’alcoolismeSelon une étude réalisée par Marco Leyton, professeur au Département de psychiatrie de l’Université McGill, les personnes vulnérables à l’alcoolisme pourraient présenter une réponse cérébrale caractéristique lorsqu’elles consomment de l’alcool. En effet, les personnes particulièrement exposées aux troubles liés à la consommation d’alcool présentent une réponse dopaminergique plus marquée au niveau de la voie de récompense du cerveau comparativement à celles qui sont peu susceptibles de souffrir de tels troubles. Les résultats de cette étude, qui ont fait l’objet d’un article publié dans la revue scientifique Alcoholism: Clinical & Experimental Research, pourraient permettre de mieux comprendre pourquoi certaines personnes risquent davantage de souffrir d’alcoolisme et constituer une étape importante vers la mise au point de traitements contre cette maladie.

    « Nous disposons de données probantes sans cesse plus nombreuses indiquant qu’il existe de multiples voies intervenant dans l’alcoolisme, chacune étant associée à certains traits de personnalité et à certaines caractéristiques neurobiologiques », explique le professeur Leyton, chercheur à l’Unité des maladies mentales et de la toxicomanie de l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill. « Ces différences individuelles influent vraisemblablement sur un vaste éventail de comportements, tant positifs que problématiques. Notre étude suggère que la présence d’une réponse exagérée à la dopamine lors de la consommation d’alcool pourrait contribuer à une ou à plusieurs de ces voies. »

    Pour les besoins de cette étude, les chercheurs ont recruté 26 buveurs mondains en bonne santé (18 hommes et 8 femmes), âgés de 18 à 30 ans, de la région de Montréal. Les sujets les plus exposés ont été identifiés en fonction de divers traits de personnalité et par leur réponse moins marquée à l’intoxication par l’alcool (ils ne ressentaient pas aussi intensément les effets de l’alcool que les autres sujets après en avoir consommé la même quantité). Enfin, tous les participants ont été soumis à deux scintigraphies cérébrales par émission de positons après avoir bu du jus ou de l’alcool (environ trois consommations en l’espace de 15 minutes).

    « Nous avons découvert que les personnes vulnérables à l’alcoolisme présentaient une réponse dopaminergique exagérée et inhabituelle au niveau cérébral lorsqu’elles consommaient de l’alcool », affirme le professeur Leyton. « Cette réponse pourrait stimuler les comportements de recherche de récompense et contrecarrer les effets sédatifs de l’alcool. Inversement, les personnes chez lesquelles la libération de dopamine est moins marquée lorsqu’elles prennent un verre pourraient trouver les effets sédatifs de l’alcool particulièrement prononcés. »

    « Ces résultats, bien que préliminaires, sont convaincants », affirme le professeur Leyton. « Un corpus de recherches beaucoup plus vaste a permis de conclure que la dopamine joue un rôle déterminant dans les comportements de recherche de récompense en général. Ainsi, tant chez les animaux de laboratoire que chez les humains, l’augmentation de la transmission dopaminergique semble accroître l’attrait des stimuli associés à la récompense. Cet effet pourrait expliquer pourquoi le simple fait de prendre un verre augmente la probabilité qu’on en prenne un deuxième ‒ la réponse dopaminergique induite par l’alcool rend le deuxième verre d’autant plus invitant. Les personnes qui présentent une réponse particulièrement exagérée à la dopamine lorsqu’elles consomment de l’alcool pourraient être exposées à un risque accru d’alcoolisme. »

    « Ceux qui doivent composer avec l’alcoolisme d’un être cher se posent généralement les questions suivantes : Quelles sont les causes de ce problème? et Que peut-on faire pour aider ceux qui sont aux prises avec cette maladie? Les résultats de notre étude nous aident à répondre à la première question, car ils nous permettent de mieux comprendre les causes des toxicomanies. Il s’agit d’une étape importante vers la mise au point de traitements et la prévention de l’alcoolisme. »

    Cette étude a été financée par l’Université McGill et les Instituts de recherche en santé du Canada.

    Références photographiques: Kotivalo/Wikimedia Commons


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